L'avant et l'arrière

Cet itinéraire couvre les lieux et les bâtiments les plus emblématiques liés à l'arrière et à l'avant du Maresme. Le long de celle-ci se trouvent certaines des usines de Mataró où l'on produisait du matériel de guerre ainsi que le Colegio de los Salesianos, qui devint l'hôpital des Brigades internationales. Dans d'autres endroits, comme l'église de Sant Vicenç de Montalt, on peut encore voir un projectile sur la façade, qui a été lancé lors des combats contre les troupes italiennes à la fin du conflit. De plus, la visite nous permet également de visiter l'important abri anti-aérien de Calella ou de visiter les mines de Malgrat de Mar, qui servaient de poudrière.
De nombreux abris ont été construits par la population civile elle-même, suivant les instructions de la Junta de Defensa Pasiva de Catalunya, qui indiquait comment les abris anti-aériens devaient être construits et les directives de comportement de la population en cas de bombardement aérien.

Hôpital des Brigades Internationales (École Salésienne)

Hôpitaux

Avec les premières luttes après le coup d'État et les combats sur les différents fronts, le besoin s'est fait sentir de créer un réseau de centres de santé qui pourrait soigner tous les combattants blessés, sans négliger les soins à la population civile. Tout au long du conflit, les problèmes des services de santé ont été aggravés par les blessés des bombardements aériens ou l'attention qu'il a fallu apporter aux réfugiés.
Dans le but d'établir un réseau d'hôpitaux, classés en différents types selon leur proximité avec le front, des hôpitaux de première ligne ou de division, de classement, d'évacuation et d'arrière-garde ont été créés. Ces derniers étaient, en raison de leur éloignement du front, ceux situés dans le Maresme, et à l'intérieur de ceux-ci se trouvaient des hôpitaux d'arrière-garde spécialisés dans certaines pathologies ou pour la récupération des malades et des blessés. Dans de nombreux endroits, ces centres ont dû être improvisés en utilisant des locaux qui avaient été utilisés à d'autres fins, comme des écoles. Un exemple en est le cas de Mataró, où deux hôpitaux ont été créés : un pour les soldats des Brigades internationales dans le bâtiment du Colegio de los Salesianos et un autre pour les soldats de l'Armée populaire de la République dans le Colegio de los Salesianos bâtiment Maristes.

Les églises

Avec le déclenchement de la période révolutionnaire née de la défaite du coup d'État militaire en Catalogne, la répression dans la zone républicaine est devenue présente pendant les premiers mois du conflit. Des groupes de révolutionnaires exerçaient eux-mêmes la justice contre toutes les personnes considérées comme des "ennemis de classe": des hommes d'affaires, des propriétaires terriens, des politiciens ou des gens de droite, aux religieux ou aux personnes liées à l'Église catholique. Les forces de gauche avaient toujours considéré l'Église comme une alliée des classes capitalistes et plus réactionnaires, de sorte que les actions contre la propriété religieuse et ecclésiastique ont caractérisé la période révolutionnaire. La violence exercée contre le patrimoine artistique, religieux et documentaire était également une constante, et divers édifices religieux du Maresme en ont souffert. Ce fut le cas, par exemple, de l'église paroissiale de Sant Cristòfor à Premià de Mar, qui a été incendiée, ou de l'église de Sant Genís à Vilassar de Dalt, qui a également été incendiée. Cette dernière subit des dégâts si importants qu'elle dut être démolie en 1941 pour être reconstruite en 1943.

Toutes les églises n'ont pas été incendiées pendant cette première période révolutionnaire de la guerre, beaucoup d'entre elles ont été affectées à d'autres usages, comme la basilique de Mataró, qui servait de marché et de magasin d'alimentation. Un cas curieux est celui de l'église de Sant Vicenç de Montalt, où l'on peut encore voir aujourd'hui un petit projectile encastré dans la façade, témoin de l'offensive des troupes italiennes alors qu'elles traversaient le Maresme fin janvier 1939.

Bâtiments civils

Avec le début de la guerre civile et la période révolutionnaire qui s'est vécue dans la zone républicaine, la confiscation de biens et propriétés a été une constante pendant les premiers mois du conflit. De nombreuses propriétés de l'Église, des gens d'idéologie de droite, des propriétaires terriens, etc., ont été confisquées par les nouveaux comités révolutionnaires, qui étaient ceux qui exerçaient un contrôle réel de la situation. Ainsi, de nombreux bâtiments ont complètement changé de fonction. Des manoirs ou des domaines, ainsi que des propriétés religieuses ou appartenant à des partis politiques de droite, servaient d'écoles, de sièges sociaux des différents partis et syndicats de gauche. Certains ont été érigés en casernes ou en unités militaires ou encore pour accueillir des réfugiés. Et c'est que les combats qui se déroulaient dans d'autres parties de l'Espagne ont fait de la Catalogne, et plus précisément du Maresme, un lieu d'accueil pour les réfugiés, en particulier les enfants. Ainsi, de nombreux garçons et filles de Madrid et d'Andalousie, surtout, ont été accueillis dans différentes colonies de réfugiés qui se sont installées dans ces fermes confisquées, comme celles trouvées à Argentona, Premià de Dalt ou Premià de Mar, entre autres.

Industrie de guerre

En 1936, au début de la guerre civile, la Catalogne n'avait pratiquement aucune industrie de guerre et seules quelques usines et ateliers ont commencé à improviser et à changer leur production vers l'industrie de guerre. Pour atténuer ce problème, le 7 août 1937, la Commission des industries de guerre (CIG) a été créée, dirigée par le ministre des Finances, Josep Tarradellas. La CIG s'empara des usines et coordonna et organisa la production de guerre. On estime qu'entre 50 000 et 80 000 personnes ont travaillé depuis sa création jusqu'à son intervention du gouvernement républicain le 11 août 1938. Au total, quelque 500 ateliers et usines étaient sous la direction de la CIG avec des résultats variables. Cette activité portait surtout sur la production d'armes ou d'équipements et sur l'obtention de matières premières et de produits semi-finis.

Dans le Maresme, il y a eu différentes saisies et collectivisations d'usines qui ont changé la production et sont devenues des industries de guerre. Cela les a amenés à être une cible de l'aviation de Franco, grâce au service d'espionnage existant. L'un de ces cas a été, par exemple, celui de l'usine Llobet-Guri de Calella, qui a subi le 4 avril 1937 un bombardement aérien qui a causé d'importants dégâts matériels.

Abris anti-aériens

Pendant les premiers mois du conflit, on n'a jamais craint d'attaques aériennes ou navales contre l'arrière-garde catalane, car on considérait que la guerre se faisait sur les lignes de front et que l'arrière-garde était des endroits calmes et sûrs. Mais cette perception a changé très vite, notamment lorsque les premiers bombardements des villes côtières ont commencé, tant par mer que par air. Dès lors, et en raison de la nécessité de protéger la population de ces attaques, une série de mesures de protection civile ont commencé à être mises en place, appelées "défense passive", ou ce qui revient au même, défense du territoire sans riposte agressive.

Ainsi, les premières mesures de défense passive ont été promues, fondamentalement représentées par la construction d'abris anti-aériens, notamment par des particuliers. Par la suite, tous ces travaux furent coordonnés par la Junta de Defensa Pasiva de Catalunya, créée le 9 juin 1937.

Les abris anti-aériens étaient des espaces enterrés et situés sur la voie publique, avec plusieurs espaces à l'intérieur et avec plus d'un accès, dont l'objectif principal était de fournir un abri à la population en cas d'attaque aérienne. Ils devaient pouvoir résister à l'impact de bombes pesant plus de 100 kg, ils devaient donc être construits à au moins 8 à 10 mètres de profondeur. La planification initiale des abris prévoyait la construction de galeries de mine d'une hauteur comprise entre 1,80 et 2,20 mètres et d'une largeur comprise entre 1,40 et 1,60 mètre, avec des murs revêtus de ciment, de briques plates ou de coffrage et avec plusieurs accès en zigzag, afin de réduire la l'onde de choc des bombes qui ont explosé près d'eux.
Dans le Maresme, il y avait de nombreux abris anti-aériens dans chaque ville ou ville, comme ceux d'Arenys de Mar, Canet de Mar, El Masnou ou Calella. C'est précisément dans cette dernière ville que se distingue le refuge du parc Dalmau, qui possède une galerie principale de 66 mètres, 2 mètres de haut et 2 mètres de large, qui se ramifie en trois galeries transversales de plus de 20 mètres de long chacune.

Contexte historique

Les localités de la région du Maresme sont restées à l'arrière pendant presque toute la guerre mais, même ainsi, elles ont joué un rôle assez important dans le conflit. En fait, la garnison militaire de Mataró, le régiment d'artillerie légère n ° 8, s'est révoltée et a participé au coup d'État militaire, bien que son sort soit passé de l'échec du soulèvement à toute la Catalogne. La révolution des premiers jours a également conduit à l'incendie de certains bâtiments ecclésiastiques dans différentes localités du Maresme. Avec le début du conflit, de nombreux miliciens du Maresme ont participé aux différents scénarios de bataille, comme l'opération sur les îles Baléares et surtout le front d'Aragon. Plus tard, avec la création de l'Armée populaire de la République, de nombreux hommes des différentes villes du Maresme furent appelés et participèrent à la défense d'autres fronts, comme le Segre ou l'Ebre.

Dans les villes du Maresme, situées à l'arrière, des hôpitaux et des centres ont été créés pour accueillir les réfugiés, et certaines usines ont modifié leur production pour l'adapter aux besoins de la guerre. Comme d'autres villes de Catalogne, les localités du Maresme ont dû subir des bombardements aériens, ce qui a conduit à la construction d'abris anti-aériens afin de protéger la population.